2007, année florissante pour l'immobilier.
Les ménages français accèdent à la propriété et nagent dans le bonheur de la décoration.
Les intermédiaires immobilier se frottent les mains. Et continuent à faire leur plein de leur gros 4x4.
Plus de 30 000 agences immobilières. Soit plus que de bistrots ou de boulangeries. Plus de 65 000 personnes
y travaillent.
De nombreux courtiers. Dont certains sont rachetés par des banques. L'une des 50 premières fortunes de France
est créée à cette occasion.
L'immobilier est partout. Dans tous les magazines. A la TV. Un secteur florissant et très prometteur.
L'immobilier, valeur refuge qui bénéficie d'un formidable effet grâce à des taux de crédit historiquement bas.
L'immobilier il en reste toujours quelquechose. Au moins les murs.
Mais le revers est tout autre.
En accroissant la dette des ménages de plus de 1000 millards d'euros, le taux de propriétaires est passé de 56 à 57%.
L'accession à la propriété par des ménages non prêts à en assumer financièrement la charge créé des situations
dramatiques. Un financement tendu pour l'achat. Des travaux minimisés par les conseils en immobilier. Et c'est
l'engrenage des crédits conso pour les travaux.
La France découvre les imperfections de l'immobilier de défiscalisation. Ces milliers de gens pensant faire une
bonne affaire fiscale s'aperçoivent qu'ils ont acheté aussi un appartement. Qui n'est pas livré à temps et loin
de tout bassin de locataires. Ou dans un secteur déjà surchargé. Le Borloo ne corrige pas les excès du Robien.
2008. La machine se grippe encore plus.
Kaufmann et Broad licencie dès le début de 2008. 30 000 ménages sont pris au piège du crédit relais dans cette
vaste valse de chaises musicales. D'autres sont en surendettement. Ceux en taux variable contemplent la chronique
de leur appauvrissement annoncé via des tableaux de non amortissement. Les défaillances d'agences immobilière
sont en nette hausse au premier semestre. Des ménages doivent faire face à la défaillance de promoteurs. Et
continuer à payer leur loyer.
Ce sont ces agences que proposent de sauver certains chantres de l'enrichissement par l'immobilier. Dont la
première fédération nationale.
Il faut sauver l'appareil productif. Mais qu'ont ils produit ?
Ils ont conforté dans leurs rêves égocentriques les propriétaires. La surenchère permettant de décrocher le
précieux mandat de vente. Maintenant certains dégorgent de mandats ...
Ils ont pressé des ménages trop fragiles financièrement pour s'engager dans un achat. Certains, en toute bonne
foi et en toute incompétence, ont vendu sans le conseil nécessaire des logements inadaptés et parfois couteux à
remettre aux normes.
Qu'importe. Pour ceux qui les ont cotoyés, nombre de ces personnes ont plus fait preuve d'opportunisme que de
vocation. Nombre de celles-ci n'auraient rien pu faire d'autres.
Alors ?
Réduction artificielle du nombre de RMI ? du taux de chômage ?
C'était le partage de la "richesse", une solidarité public-privé envers une population devenue hautaine à force
d'ignorer que le public se saignait aux quatre veines et sur 30 ans pour les faire vivre.
C'était un peu tout cela.
C'était la justification profonde des mesures destinées à maintenir sous perfusion une profession devenue
vacillante. Après tout, si les gens veulent acheter, pourquoi les en dissuader ?
S'ils veulent aider ces agents immobilier, au péril de leurs finances, pourquoi ne pas chercher à alléger leur
fardeau ?
C'était la déduction partielle des intérêts d'emprunt.
C'était le dernier avatar pour maintenir la vitesse de croisière.
Maintenant le secteur a percuté un iceberg. Les ménages trouvent l'eau bien froide pour se lancer. D'autres se
sont noyés. L'Etat a déjà fait ce qu'il a pu pour eux. Il peut peu en ce moment.
Qui veut bien indiquer aux intermédiaires de l'immobilier qui voyagaient en première classe où se trouve les
derniers canots de sauvetage ?
NaseDec.conn, du recul sur l'actualité
C'est comme reculer pour mieux sauter