Salut @loran,
C'est ce qu'on faisait fin des années 80... Ca prendrait bien la pente pour revenir...
On envoyait nos femmes
prospecter dans les quartiers déshérités
de Strasbourg (genre Neudorf, Bishheim, Shiltigheim), pour repérer les immeubles bourrés d'immigrés... C’était pas des quartiers « zones », mais plutôt des quartiers populaires (type Front Populaire, que l’Histoire avait figé dans cette situation, juste avec les cheveux gris des habitants et des proprios en plus).
Elles leur demandaient qui était le proprio et où il habitait... moyennant une pièce ou une barre de chocolat aux enfants.
Quand ils ne parlaient pas assez le français, on allait au cadastre chercher l’adresse du proprio.
Ensuite, on se présentait chez lui, avec mon associé, costard, cravate, mallette cuir et tout le fourbis, comme des investisseurs avisés
, qui offraient un prix généreux (lol), pensant développer le quartier dans 30 ans.
Le plus souvent, les « vioques » craquaient
, pensant que dans 30 ans ils ne seraient plus de ce Monde pour voir le renouveau, et que c’était une aubaine de nous vendre leur immeuble de 500 m², 8 appartements à 200 000 francs, plein d’immigrés et dont personne ne voulait.
Quand l’affaire était faite, une fois propriétaires, nous allions pleurnicher
aux HLM, et dans les Ambassades des dits immigrés pour qu’ils interviennent, sur le registre :
« logement indigne, hébergement impensable eu regard de la Grandeur de la France, lutte contre la misère, il y a des enfants, etc... ». Parfois même, ma femme emmenait leurs gosses à l’Ambassade en disant haut et fort dans le hall : « Tu vois ce que ton pays fait pour toi ! », en général le chancelier craquait en disant « Taisez-vous Madame, pas si fort, nous allons faire le nécessaire » (lol).
En quelques semaines, ils avaient une proposition de relogement, et moyennant une petite aide au départ (trois mois de loyer du nouvel HLM, environ 1000 balles par famille), l’immeuble nouvellement acquis se vidait en un clin d’oeil
.
Ensuite, on faisait venir un géomètre qui nous tronçonnait le bâtiment de façon ad hoc (1 500 à 2 000 francs la prestation à l’époque) élaboration d’un règlement de copropriété bâclé inclus
.
Il ne restait plus qu’à vendre à la découpe les plateaux, après passage des colonnes de fluides (eau de ville et écoulements), à quelques bobos nostalgiques de 1936, qu’ils n’avaient pas connu et qui s’exclamaient :
« Tu as vu chéri, c’est le papier peint de chez Grand’mère... une fois qu’on aura fait les travaux, ce sera le même foyer chaleureux » (le papier peint, un peu comme celui du site de @léo.).
La prudence exigeait bien sûr de garder, après vente, une cave de l’immeuble en pleine propriété, afin d’échapper à la règle des 7/12ème (enrichissement sans cause, dit la loi).
Mais c’était une autre époque, les taux étaient à 17%, mais les prix très bas.