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C’est à l’été 2007, que j’entendais un chroniqueur financier expliquer la nature réelle des « subprimes » US, et des effets désastreux à attendre de la titrisation des créances bancaires qui y étaient adossées.
Ainsi il expliquait :
« les subprimes, c’est comme si vous étiez boucher, avec un stock important de bon boeuf bien frais et un petit stock de boeuf pourri.
Plutôt que de jeter le boeuf pourri et d’en constater la perte, vous décidez de tout passer au hachoir, le bon et le mauvais boeuf, avec une dilution de l’ordre de 10% de boeuf pourri assaisonné d’épices forts, dans un steak haché que vous allez pouvoir commercialiser en excellents hamburgers. »
Aussitôt pensé, aussitôt fait, voilà nos apprentis bouchers (nos banksters et financiers) de tout passer à la moulinette et de mélanger soigneusement : les bonnes obligations d’entreprises et d’états florissants, quelques actions pour rehausser le goût, et les créances immobilières irrécouvrables.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]C’était mal connaître la nature et les techniques bouchères, contrairement à la supposition de nos apprentis, le pourri contamine le sain et pas l’inverse.
Le résultat : tous les clients de nos apprentis boucher sont devenus malades et ont souvent frôlé la mort.
Devant la pandémie, nos bons et aimables dirigeants planétaires se sont réunis pour conclure qui fallait sauver cette nouvelle profession bouchère, si on voulait voir les clients guéris du mal.
On imprimait donc d’énormes quantités de billets de Monopoly , pour racheter les derniers stocks de steaks hachés pourris, histoire de permettre à nos garçons bouchers d’inonder le marché de bon steak, au lieu de chercher à écouler leur restant de viande avariée aux rares clients qui n’étaient pas encore touchés par le mal.
Cette nouvelle bonne viande était également censée guérir les clients malades... (affaire à suivre).
En attendant, nos bons pouvoirs publiques font le tri entre entre les serpentins de bon boeuf et les serpentins de boeuf pourri, et il est probable qu’on mettra sans doute plus de 25 ans à faire ce tri, si on y arrive un jour.
Et une fois le tri fait, il faudra inventer un moyen d’assembler les filaments sains en bonnes entrecôtes, ce qui est loin d’être gagné, d’autant plus, qu’avec le temps, le bon boeuf du début de notre parabole se sera lui-même dégradé par la maladie qui l’affecte et qui le ronge.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Quel rapport avec l’immobilier me direz-vous, et bien c’est pareil, aujourd’hui on s’arrache n’importe quoi, à n’importe quel prix du moment que c’est des pierres, et les pierres c’est indigeste.
(MightyT)