Attention les enfants !!
voici la crise de cet été :
http://forcast.canalblog.com/archives/2008/10/24/11088752.html
Les crédits Alt-A, à mi-chemin entre les "subprime" et les "prime", constituent, selon certains, la seconde vague d'emprunts hypothécaires qui, transformés en produits toxiques, déferlera sur les marchés financiers.
Bruxelles (L'Echo) - "On n'en parle pas beaucoup parce qu'on en a peur"... C'est le sentiment général autour des crédits Alt-A, dernier-né du vocabulaire très actuel de la crise. Pourtant, ces produits financiers sont considérés par certains comme la seconde vague qui prendrait la relève des subprime.
Les Alt-A, de leur nom scientifique "alternative-A", sont des prêts hypothécaires situés entre le "subprime" (crédit risqué) et le "prime" (considéré comme sûr). Seule condition pour l'obtention de ce prêt : l'emprunteur ne doit pas avoir d'incident de paiement ou de remboursement dans son passif, critère qui n'était pas demandé pour l'obtention d'un crédit "subprime". En revanche, le candidat emprunteur n'a aucune information à fournir en ce qui concerne ses revenus...Ce qui rend du coup le produit beaucoup moins sûr.
Alors que l'augmentation des impayés sur les crédits subprime a été constatée il y a un an et demi, les problèmes de remboursement sur les crédits Alt-A ont commencé à prendre de l'ampleur seulement au début de cette année.
Comme l'avertissait déjà en mars Ben Bernanke, président de la Fed, "le niveau élevé des défauts de remboursement et des saisies immobilières n'est pas limité au subprime". Ce dernier, montré du doigt depuis le début de la crise immobilière et financière, venait de trouver un petit frère pour partager le banc des accusés.
D'après l'agence Fitch, le montant des prêts "Alt-A" émis entre 2005 et 2007 dépasse 600 milliards de dollars.
Mais pourquoi n'en voit-on pas encore les effets directs? Simplement, les Alt-A ont été émis massivement jusqu'en 2007, plus tard que le "subprime". L'autre raison vient de la structure de ces prêts. Durant les premiers mois ou les premières années, les mensualités sont faibles.
Mais une règle fait que, lorsque la différence entre le montant restant à rembourser et le prix estimé du bien dépasse un certain seuil, les mensualités sont immédiatement revues à la hausse.
Les faibles remboursements initiaux n'ayant pas fait dégonfler le montant restant dû et les prix de l'immobilier ayant tendance à baisser actuellement, de plus en plus de foyers sont concernés...D'autant plus que l'entrée en récession des Etats-Unis est devenue une quasi-certitude.
Un air de déjà-vu
Ensuite, si l'on imagine le pire des enchaînements, l'on obtient dans l'ordre : dégradation du rating du produit financier par les agences de notation, dévalorisation des titres, dépréciation massive des portefeuilles de crédits Alt-A détenus par les banques et...nouvelles pertes "record" des institutions bancaires et financières. En Europe, le bancassureur néérlandais ING a déjà évalué l'impact négatif des investissements sur les emprunts hypothécaires à risque Alt-A. Ajouté à celui des subprime et des CDO's, ce montant s'élève à environ 1,5 milliard d'euros pour le troisième trimestre.
La crise des subprime n’était-elle donc qu’une répétition générale ? A en croire un analyste de Adelson and Jacob Consulting, « il y a une possibilité raisonnable que la dégradation du marché des Alt-A déclenche une nouvelle vague de dépréciations ». On ne connaît que trop bien la suite…