NaseDec.conn, Mardi 21 juillet 2009
Il y a quelque temps notre président défrayait la chronique avec son habituel brio pour annoncer une mesure phare : un grand emprunt national accessible aux particuliers.
Idée en l'air ? Faux airs de nouveauté pour un réchauffé des OAT ? Vrai-faux investissement obligatoire pour accroitre la panoplie des investissments à défiscalisation partielle ?
NaseDec.conn a cherché à en savoir plus et explore une piste en provenance de la sous-commission pour la prospective économique liée aux financements innovants des collectivités publiques.
Eclairons d'un jour nouveau l'innovation qui peut nous attendre au tournant d'une rentrée sociale qui
s'annonce plus chaude que les normales saisonnières. Et faire peut être diversion.
Le principe est celui d'un emprunt populaire, accessible au plus grand nombre, qui soit à la fois ludique et efficace pour l'Etat.
D'autres pays ont eu recours à cette innovation bien avant nous, le Royaume-Uni par exemple.
Il s'agit d'un emprunt perpétuel couplé à une loterie. Ce qui permet de financer l'Etat d'une part, de profiter de l'engouement national
pour les jeux de hasard d'auter part tout en ayant une structure de cout maîtrisée.
En outre le montant pourra être augmenté périodiquement, à la demande, et le taux servi ajusté en fonction du marché monétaire.
Comment ça marche ?
L'Etat émet, par exemple, une première tranche d'emprunt de 50 millards d'EUR. Cette tranche est découpée en petits morceaux de bons de
loterie d'une valeur faciale, constante, de 10 EUR par exemple.
Chaque mois un tirage au sort distribue le rendement net de l'emprunt, disons 0,3% des 50 millards (soit 3,6% annuel pour faire saimple).
Cela donne 15 millions d'EUR.
Le tirage au sort peut, par exemple, gratifier un bon de loterie de 1 million d'euro, puis 99 999 autres prix allant de 10 à 100 000 EUR, à
concurrence du taux de distribution fixé.
Le bon de loterie serait perpétuel et toujours cessible pour sa valeur faciale de 10 EUR. Question marketing cela évite d'éloigner des
clients qui aurait une aversion marquée au risque et qui n'investiraient pas sur des obligations.
Le tout serait porté par la Française des Jeux. Cela permet une certaine économie de mise en place.
L'avantage ?
Le succès certain des jeux de hasard plaide pour un accueil favorable et durable de cette formule.
En outre le grand public n'est que très peu intéressé par le taux de redistribution des nombreux jeux à gratter ou de la loterie nationale.
On ne vend plus un placement, mais du rêve, une chance de devenir riche.
Cela permettrait les ajustements suivants :
- émission de tranches supplémentaires si besoin, par facilité l'accès à de nouveaux entrants,
- ajustement du taux de distribution et/ou du nombre de tickets gagnants,
- gestion de l'ensemble par une structure non strictement bancaire - le tout restant sous l'égide du Ministère des Finances.
Et pour financer 200 millards à 2,4% vu la tête des OAT ?
C'est simple. Il suffit d'émettre 20 millards de tickets de loterie. Les gros joueurs vont en prendre plusieurs ..., les non vendus gagnants
seront ... autant d'intérêt non distribués qui pourront éventuellement être remis en jeu (ou seulement les gros lots, c'est suffisamment
médiatiques) et encourager plus de joueurs à rentrer dans la danse.
20 millards de tickets de loterie ? A peine 300 par habitants ?
Oui, mais avec une belle campagne de publicité on peut acheter du rêve mais aussi offrir du rêve ! N'oublions pas que l'Etat s'engage
à reprendre pour sa valeur le ticket ... et en attendant sa revente s'il gagne ...
Coût de l'opération :
Pas plus cher que la loterie nationale sur le long terme. On parle d'un emprunt perpétuel.
Bilan :
On capitalise (c'est le cas de le dire) sur l'engouement pour le jeux, le comportement citoyen qui participe à l'effort national de relance, à l'attrait du rêve d'un gain défiscalisé ...
On peut même viser le 1% de rendement. Comme c'est net et sans plafond, cela peut concurrencer aisément des placements qui rapportent guère mieux pour les tranches les plus imposées ... tout en offrant le coté ludique des jeux de hasard.
Messieurs les Anglais ont joué les premiers ... nous pouvons bien remettre le principe au gout du jour.
Emprunt Edf, ticket du Millonaire, Scellier à l'Elysée, développement d'un emprunt durable. C'est un peu tout ça dans un bout de papier cartonné !
Source d'inspiration :
http://en.wikipedia.org/wiki/Premium_Bond
http://www.lepoint.fr/actualites-in solites/2009-07-20/tombola-sur-internet-avec-une-maison-en-ardeche-a-la-clef/918 /0/362867
La France a des idées, NaseDec.conn en a rêvé !