Le Japon confronté au problème de sa dette :
(Newsmanagers.com) -
Au deuxième trimestre, l’économie japonaise est sortie de sa pire récession de la période d’après-guerre. Pas question pour autant de se réjouir. En effet, selon Hervé Lievore, stratégiste d’ Axa Investment Managers, "le retour de la croissance au Japon s’explique essentiellement par des facteurs exogènes comme le redémarrage rapide des économies asiatiques et une tendance au restockage dans le secteur manufacturier dont les effets seront de courte durée". En revanche, "la faiblesse des moteurs internes privés ne se dément pas et les mesures prises jusqu'à présent pour renforcer la croissance de manière endogène ne sont guère concluantes".
Et quel que soit le vainqueur du scrutin du 30 août prochain pour le renouvellement de la chambre basse du Parlement, "les choix du futur gouvernement seront contraints par un facteur relativement nouveau mais structurel : le coût de la dette", analyse Hervé Lievore.
De 1990 à 2005, l’encours de dette obligataire du gouvernement japonais a progressé de manière exponentielle, passant de 170.000 milliards de yen à 530.000 milliards, rappelle Axa IM. "Pendant toute cette période, le gouvernement a pu refinancer sa dette à un coût sans cesse décroissant grâce à la baisse des taux (…). Mais depuis 2007, cet amortisseur ne joue plus et la charge d’intérêt s’accroit rapidement, d’environ 1.000 milliards de yen par an et devrait atteindre, selon les prévisions budgétaires, 9.400 milliards de yen au terme de l’exercice fiscal 2009, soit près de 25% des recettes fiscales", explique le stratégiste.
"L’enjeu pour le Japon est donc de parvenir à renforcer son potentiel de croissance tout en évitant la hausse des taux d’intérêt, seule solution pour résorber le fardeau de la dette. Malheureusement, une telle stratégie, si elle était mise en œuvre, mettrait plusieurs années avant de produire ses effets", conclut Hervé Lievore.
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